La decoche

Les moules viennent d’être remplis. En un temps très court le métal se fige, il perd sa couleur orange en rougissant puis le noir s’installe. Pour les petits
moules on peut songer à les casser. Attention c’est très chaud. Aucune raison de se brûler sinon l’impatience. Jusqu’à 400° C le bronze est très fragile. En
dessous il reste brûlant. La décoche à température ambiante est tout à fait possible. Pour voir notre sculpture en bronze enlever le moule s’impose. Maintenant c’est lui qui devient gênant. Se rappeler précisément de la sculpture est un avantage, le marteau tape où il faut. C’est-à-dire sur le banko pas sur le bronze. Au commencement on tape un peu partout. Les morceaux qui tombent sont appréciés. Suivent des coups énergiques sur le cône de coulée, l’onde de choc transmise aux extrémités continue de faire tomber des morceaux. Les petits bouts de banko restés coincés connaissent toutes sortes d’ustensiles pour les déloger. Si on ne raye pas trop le bronze tout est bon comme nettoyant. Notre sculpture ressemble à la sculpture initiale (quand tout va bien). Il y a des surplus prévus, cône de coulée, canalisation. Il y en a même quelques imprévus, fendillements, bulles (quand tout ne va pas trop mal). Il faut enlever tout ce qui nuit à la bonne lecture des volumes. C’est après la décoche que l’on mesure le travail restant à faire.

REMARQUE
Certains impatients aspergent d’eau (rare dans certains villages africains) les moules. Cela a pour effet de craqueler le banko. Il faut tout de même un certain temps de refroidissement avant de commencer.

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1 préface 2 présentation 3 principe 4 la cire 5 le banko 6 prémoulage
7 moulage 8 décirage 9 outillage 10 la fusion 11 la décoche 12 finition
13 la patine 14 le noyau 15 sécurité 16 amélioration 17 points de vue 18 documentation
19 lexique 20 postface     vers le site la-borne.com