Le banko méthode terre à terre

Voyons maintenant comment fabriquer le banko. Rappelons que c’est un mélange homogène d’argile, de sable fin et d’éléments organiques. Il n’est pas envisageable de le trouver fin prêt dans la nature. Il faut songer de se procurer
les différents produits, de les mélanger et de les stocker.
Sacs plastiques, bassines, plaque d’acier épaisse, bâton robuste, pelle, pioche, masse, point d’eau sont quelques uns des ustensiles du parfait fabricant de banko. Quelque soit l’élément organique utilisé, il le faut bien sec et en fines particules. Le charbon de bois doit être réduit en poussière, la toile de jute se réduit en fins morceaux avec une machette et de la sueur, pour ce qui est du crottin de cheval, avant de l’émietter on le fait sécher en l’étalant à l’abri de la pluie (compter 10 jours); la bouse de vache subira un traitement identique. On peut imaginer utiliser un matériau ayant un comportement identique dans le système. C’est à dire une matière compatible avec l’argile et qui pendant la cuisson du moule disparaitra vers 250°C sans poser de problème de dilatation. Le crottin de cheval a la faveur des bronziers africains, parce qu’ils le trouvent relativement facilement. Pour des raisons identiques, en Inde les préférences vont vers la bouse de vache. Quant à la fourniture des deux autres produits (sable et argile), plusieurs cas peuvent se présenter. Le mélange parfait est à proximité de la case. On a vu précédemment que les termites savent très bien préparer le mélange. Si on n’a pas de case et pas de termites on peut encore espérer trouver un gisement naturel. Une prospection judicieuse s’impose, et on risque tout de même de chercher longtemps. En prospectant on repèrera les emplacements de sables fins et d’argiles natives. Quand les conclusions de recherche sont qu’aux alentours il n’y a pas d’argile sableuse convenable, il faut se résoudre à faire son mélange. Le repérage du sable et de l’argile native auront leur utilité à se moment là. Si rien n’a été repéré, il ne reste que la solution d’acheter les produits. On peut dire que toutes les
argiles sont valables sauf les porcelaines qui ont trop de retrait au séchage. Dans un premier temps on prépare le mélange argile sable, disons 40% d’argile et 60% de sable (en volume). Si l’argile est sèche on la broie finement (sur la plaque d’acier) et on y ajoute de l’eau pour faire une barbotine (dans la bassine). Si l’argile est humide il sera plus difficile de la mettre en barbotine. On peut songer à y mélanger directement le sable, un travail laborieux en perspective. Donc nous avons notre barbotine et nous y ajoutons le sable. Un mélange efficace s’impose (avec le bâton). Maintenant il faut évacuer l’excédent d’eau jusqu’à obtenir une pâte malléable agréable à travailler. Dans le cas d’une argile sableuse native, après broyage on y introduira le minimum d’eau afin d’obtenir rapidement la
pâte désirée (compter trois jours). Arrive le moment d’introduire l’élément organique, un volume d’argile sableuse et un volume de crottin de cheval émietté est le mélange à se rappeler. Pour la poudre de charbon de bois on réduira son volume dans le mélange. En résumé nous avons 20% d’argile, 30% de sable et 50% d’éléments organiques en volume. Ces chiffres peuvent être modifiés en fonction de la qualité des différents produits et des résultats des essais préparatoires. Le mélange se fait sur la plaque d’acier à l’aide de la masse. L’élément organique étant sec on rajoute un peu d’eau (le minimum) pour retrouver une consistance valable. Les produits intimement mélangés doivent former une pâte bien homogène. On stocke nos boules de banko dans des sacs de plastique bien fermés. Normalement on met un seul élément organique dans le banko, il ne parait pas déraisonnable de faire par exemple, un banko crottin de cheval et de charbon de bois, ou bouse de vache et son de blé etc. Une fois prêt,
il vaut mieux utiliser rapidement le banko pour éviter son séchage et son pourrissement éventuel.

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