Le temps du moulage

Le remplissage de notre futur moule est bien raisonné; nous avons tous les évents bien en place, le banko est prêt, c’est le moment du moulage*. Deux choses contradictoires à penser. D’une part, bien appliquer le banko sur la cire afin d’imprimer dans celui-ci tous les détails de la sculpture et ne pas créer de bulles (ennemies). D’autre part il ne faut pas trop appuyer car on risque de déformer la cire. Voilà le problème: bien appliquer le banko mais pas trop. Le maître
bronzier donne aux novices des arachides grillées. Ceux-ci doivent les ouvrir et
les vider avec soin, s’ils veulent ils mangent les cacahuètes qui sont à l’intérieur. Ensuite ils referment les cosses et les collent à la cire chaude. Voilà les premières sculptures que les élèves mouleront. La cosse assez fragile cèdera à une trop forte pression. Un mauvais enrobage ne mettra pas en péril une sculpture exceptionnelle. La méthode arachide est un bon support pédagogique. Une fois le geste bien compris, on passera au moulage de cires. Il faut mettre une couche uniforme de banko sur toute la sculpture.
Si au cours de l’application le banko parait un peu sec, on humidifie légèrement
la boulette que l’on est en train de poser. Une fois posée on lisse bien la couche.. A l’emplacement prévu pour le cône de coulée un bâton de cire dépasse du banko. La difficulté est de bien mettre partout la même épaisseur, les arêtes vives sont souvent un problème. Maintenant il faut attendre le séchage complet de la première couche. En Afrique le soleil aide avantageusement le séchage. En cas de pénurie du soleil on peut songer à étuver les moules. 50°C est la température maximum sinon la cire va fondre et c’est trop tôt pour ça. Une fois les moules bien secs il est temps de poser la deuxième couche. Auparavant une inspection de la première couche s’impose. S’il y a des fendillements on les remplit de banko.
Nos moules sont prêts, on peut appliquer la deuxième couche. Elle sera d’un bon centimètre d’épaisseur. A la fin de l’opération, nous avons un bloc aux formes arrondies duquel émerge un bâton de cire. Avec le banko on forme un entonnoir qui sera posé autour du bâton, le cône de coulée.
Si l’on a plusieurs moules d’arachides de première couche on peut les relier les uns aux autres en mettant les bâtons de cire du même côté. On se sert du banko comme colle. Une fois qu’ils forment un bloc on met la deuxième couche à l’extérieur du bloc. Du côté de la forêt de batons de cire, on forme une plate-forme et on pose un muret de banko autour de cette plate-forme. Le cône de coulée des arachides est prêt.
Le moule sera vidé de sa cire une fois bien sec. Si au cours du séchage des fendillements apparaissent on les remplit de banko. Deux couches sont nécessaires pour des moules de 20cm de hauteur (environ), pour des sculptures plus grandes on passera une troisième couche voir une quatrième. Séchage obligatoire entre les couches.
Un problème à résoudre est le porte-à-faux des pièces filiformes (entre autres). Ce genre de moule peut casser à la manipulation. Il est possible d’armer entre les couches. Fil de fer, grillage*, plaquettes d’acier, tors à béton sont les armatures à inclure dans le banko. Notre moule terminé doit sécher avant de passer à l’étape suivante, le décirage. Comme pour la première couche on remplit de banko les éventuels fendillements. S’ils sont trop nombreux, peut-être que le mélange n’est pas assez dégraissé. Rajoutons du sable au mélange au moment de la fabrication du banko.

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1 préface 2 présentation 3 principe 4 la cire 5 le banko 6 prémoulage
7 moulage 8 décirage 9 outillage 10 la fusion 11 la décoche 12 finition
13 la patine 14 le noyau 15 sécurité 16 amélioration 17 points de vue 18 documentation
19 lexique 20 postface     vers le site la-borne.com