La fusion

Un feu de bois est allumé au fond du four de fusion, gentiment on active l’air.
Au fur et à mesure le bois est remplacé par du charbon de bois. Une fois qu’il est incandescent, le creuset rempli de morceaux de bronze est déposé sur le lit de braise. Si le bronzier veut éviter l’allumage, il peut prendre de la braise dans le bûcher où cuisent les moules. Progressivement le débit de l’air augmente, le charbon de bois entoure le creuset. Après avoir vérifié que le démarrage est homogène dans le four on noie le creuset dans le charbon de bois et le système de ventilation est mis à sa vitesse de croisière. La fusion commence. Nous compterons facilement 1h30 pour voir son achèvement. Au cours de la fusion on remet du charbon de bois et il faut vérifier que des trous ne se forment pas dans sa masse entre le creuset et la paroi au niveau de la tuyère, par un petit coup de barre en fer. A vérifier également la position du creuset, toujours au centre et à
15 cm du fond du four. Avec la pince à creuset on le tourne alternativement à droite et à gauche en le soulevant à la bonne hauteur. Pour ce qui est du chargement du métal, il est impératif de préchauffer le bronze avant de
l’introduire dans le métal liquide, sinon le métal froid (température ambiante)
aura une réaction immédiate en pénétrant dans le bain (environ 1000°C) due aux traces d’humidité, avec un risque d’explosion! Des projections de bronze liquide sillonneront l’espace autour du four. Pour vérifier la hauteur du bain dans le creuset on doit dégager les morceaux de charbon de bois à sa surface. Si le niveau est bon, (2cm au bord du creuset, 5cm pour les prudents) il est temps de brasser et de décrasser le métal. N’oublions pas que simultanément nos moules sont dans le bûcher*, bien rouges. L’idéal est de couler dans des moules très chauds. Dans ce cas on favorise la bonne coulée du bronze et il refroidit assez lentement. En pratique les moules sont sortis du bûcher, mis en place et calés. Au même moment si plusieurs bronziers opèrent, ce qui est préférable, le charbon de bois et les crasses sont dégagés du creuset. Ensuite, avec la barre d’acier (préchauffée sinon boum…), le bain est brassé énergiquement. Instantanément les crasses remontent, et elles sont dégagées avec la raclette
( préchauffée sinon…). Une fois la surface du métal propre on sort le creuset du four et les moules sont remplis sans tarder. Une personne retiendra les crasses éventuelles avec la raclette pendant la coulée. Un à un les moules sont coulés d’un jet à ras bord du cône de coulée. A prévoir du banko assez mou pour boucher les éventuelles fuites. La personne à ce poste doit se méfier des coulures de bronze, une fuite peut en cacher une autre. Une paire de gants robustes est fort utile à ce moment là. La coulée terminée on remet le creuset au four et la deuxième est mise en route en mettant des morceaux de bronze au fond de notre marmite à métal (penser à préchauffer). Si au contraire il n’y a plus de moule à remplir le creuset est entièrement vidé. En Afrique, le sol étant sec, les bronziers y coulent à même les fonds de creuset. Cela veut dire que du sable sec doit être prévu à cet effet. Il est souhaitable de refroidir lentement le creuset et de ne jamais le mouiller.
La transformation cire-bronze est terminée,. Passons à la décoche, mais pas trop vite.

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1 préface 2 présentation 3 principe 4 la cire 5 le banko 6 prémoulage
7 moulage 8 décirage 9 outillage 10 la fusion 11 la décoche 12 finition
13 la patine 14 le noyau 15 sécurité 16 amélioration 17 points de vue 18 documentation
19 lexique 20 postface     vers le site la-borne.com